Une peur de perte de plaisir
L'un des principaux freins à la consultation diététique est la peur de perdre en liberté et en plaisir alimentaire. En effet, notre construction sociétale s'est faite autour du mythe qu'une alimentation santé allait à l'encontre d'une alimentation plaisante et gourmande.
Je vous propose, au travers de cette page, de revenir sur ce frein et de vous proposer quelques axes de réflexion qui pourrons vous aider à appréhender le suivi diététique différemment. ​
Le paradigme de la restriction alimentaire
Durant plus de 50ans, le milieu médical, la mode et le journalisme ont amené une vision partielle de l'alimentation. En effet, au travers de la compréhension de plus en plus importante du corps et du mécanisme, on a "prescrit" des alimentations adaptées comme on prescrivait des médicaments. Des régimes hypocaloriques, hyposodés, hypocholestérolémiants etc.
Ceci sans prendre en compte la complexité de l'acte alimentaire, en fondant un discours basé autour de la volonté: "quand on veut on peut"; "quand on est malade, on respecte la prescription".
Ces alimentations, qui étaient peut-être optimales théoriquement pour soigner, n'étaient pas opérantes dans la réalité de vie des personnes. Amenant le patient à peser, cuire vapeur, éliminer les aliments jugés trop caloriques, amenant une rigidité élevée. Ceci rompant avec l'aspect hédonique, social, culturel de l'alimentation humaine.

Le plaisir alimentaire

"Oui mais je suis trop gourmand(e)"
La gourmandise n'est plus un pêché capital, je vous rassure. Elle est l'expression de notre désir profond de vivre, de l'énergie qu'apporte la nourriture. La gourmandise n'est pas un problème au sein d'un suivi diététique, au contraire.
Les mécanismes cognitifs et comportementaux de la "gourmandise" sont plutôt connus. Ce n'est pas en allant à l'encontre de notre nature humaine que l'on arrive à mieux vivre son alimentation, mais bien en comprenant nos mécanismes et en les appréhendant d'une façon différente.
Le plaisir et la liberté au centre des consultations
Le plaisir est l'essence de l'espèce humaine, sans lui, aucun processus n'est tenable sur la durée, car il est vecteur de motivation.
La liberté, quant-à elle est toujours privilégiée. En effet, la liberté permet de se rendre acteur et actif dans le processus de changement.
J'aborde la liberté comme le fait d'être en capacité, quelle que soit la situation, d'agir en acte et conscience sans se sentir contraint (soit par le diététicien, soit par ses automatismes).
Définir ce qu'est le plaisir alimentaire pour soi
J'accompagne également le patient à redéfinir ce qu'est le plaisir alimentaire pour lui. En effet, la notion de plaisir alimentaire est bien souvent partielle, incomplète, réduite à l'expérience gustative.
Le plaisir de manger peut-être également un plaisir à partager, à tisser du lien, à prendre soin de soi, à prendre soin de ses émotions, de son corps, de son esprit. Il n'est peut-être qu'une histoire de contexte et de curseur qui bouge sans cesse.
Peut-être qu'en voyant la notion de plaisir alimentaire de manière plus large, la peur de le perdre sera amoindrie.
De gourmand à gourmet
Il convient de revoir certains mécanismes comportementaux ainsi que sa philosophie alimentaire. Le processus diététique est surement un excellent levier pour augmenter son expérience, son plaisir et sa liberté alimentaire. Ceci tout en étant en adéquation avec les besoins du corps et ses besoins profonds (émotionnels, intellectuels, hédoniques etc...).
Changeons le paradigme du suivi diététique, en ne le voyant plus comme une contrainte, mais un moyen d'acquérir des connaissances pour devenir un excellent gourmet !

